Art Basel, une foire aux multiples branches

Art Basel, une foire aux multiples branches

Quiconque commence à mettre le pied dans le milieu de l’art contemporain, entend rapidement parler d’Art Basel, foire d’art contemporain qui se tient mi-juin à Basel.

L’agenda des galeristes et des collectionneurs, et même des artistes se rythment au gré des déplacements dans le cadre de ces foires : Londres avec Frieze en octobre, Art Basel Miami en décembre, Brafa à Bruxelles en janvier, Arco à Madrid en février, Tefaf à Maastricht en mars, Art Brussels en avril à Bruxelles, et bien sûr pour clore la saison un passage à Basel en Suisse pour Art Basel pour ne citer que les plus prestigieuses d’entre elles. En effet lors de celles-ci tout le milieu de l’art se retrouve, les galeries peaufinent longtemps à l’avance leur sélection d’œuvres à présenter et les institutions locales concoctent des expositions à la hauteur du public international qui se déplacera pour l’occasion.

Evidemment que l’art pour l’art peut être une des raisons de ces mouvements de foule mais n’omettons pas les grands enjeux financiers (détaxation en fonction du lieu et de votre business, possibilité de toucher des galeries que vous n’irez pas voir localement (établie à Los Angeles si vous êtes belge par exemple) et surtout rencontrer les autres collectionneurs, et prendre le pouls du milieu d’un coup avec les 200 galeries présentes (et pas moins de 7 secteurs et 2 hors site). Mais on peut aussi développer son regard sur la création émergente, Art Basel invite des jeunes galeries à participer et ainsi favorisent une création nouvelle.

Approfondissons le sujet avec quelques données.

Cette foire est l’initiative de trois galeries de Basel en 1970, Ernst Beyeler, Trudl Bruckner and Balz Hilt. La première édition avait réuni près de 16.000 visiteurs pour 90 galeries présentes, 30 éditeurs et 10 pays représentés.

A nos jours, la foire a développé ses antennes, à Miami en 2000, 2010 à Hong Kong, et 2022 à Paris. Une stratégie qui fait du groupe MCH le leader du genre.

Selon le rapport d’UBS et d’Art Basel sur le marché de l’art: Le marché de l’art dans son ensemble s’est développé, malgré la volatilité de l’économie au sens large. Cependant, un examen plus approfondi révèle un tableau mitigé : alors que les segments de galeries les plus importantes ont augmenté, les ventes des plus petites galeries et de nombreuses parties du marché des enchères se sont contractées. Dans l’ensemble, le marché a progressé de 3 %, à environ 67,8 milliards de dollars en 2022, tiré par une augmentation de 7 % d’une année sur l’autre des ventes des galeries, restaurant le marché à sa valeur d’avant la pandémie en 2019 pour ce secteur. Cela a été catalysé par le cycle événementiel de foires d’art, d’ouvertures de galeries et de ventes aux enchères reprenant son rythme habituel. Parallèlement, les galeries ont indiqué que 35 % de leurs activités provenaient de participations aux foires, contre 27 % en 2021 mais en dessous des niveaux d’avant la pandémie, ce qui indique qu’il y a encore de la place pour se développer.

Les ventes en Chine continentale et à Hong Kong ont également diminué au cours de leur bataille en cours contre le COVID-19. Mais le marché américain a repris vie, assurant à nouveau sa position de premier plan dans les rangs mondiaux.

Le marché français a connu une croissance positive et faible de 4 % d’une année sur l’autre mesurée en dollars américains, l’augmentation étant quelque peu atténuée par la détérioration des valeurs de l’euro en 2022. Après une baisse de 30 % en valeur en 2020, les ventes en France ont connu une croissance particulièrement forte, forte hausse en 2021, augmentant de 58 % d’une année sur l’autre pour atteindre 4,8 milliards de dollars. La poursuite de la croissance en 2022 a conduit à un nouveau sommet d’un peu moins de 5 milliards de dollars, le niveau le plus élevé à ce jour. On peut donc dire que le marché a retrouvé sa forme d’avant la pandémie et est encore en croissance, mais où s’arrêtera-t-il ?

Et dernière donnée intéressante: malgré l’hiver crypto, la popularité de l’art numérique, cinématographique et vidéo a considérablement augmenté, passant de 1 % des ventes des concessionnaires en 2021 à 5 % l’année dernière. L’art numérique soutenu par NFT a représenté une grande partie de ce changement, indiquant comment le marché continue d’évoluer et de s’adapter à son époque.

Après l’analyse de ces chiffres on comprend donc tout l’enjeu que prennent ces foires sur le calendrier des collectionneurs, des artistes et des galeries. Alors qu’attendez-vous pour aller y faire un tour ?

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